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Alzheimer : le lama détecte les lésions cérébrales !


Face à la maladie d’Alzheimer, un des défis majeurs est le diagnostic précoce. Des chercheurs du CEA-I2BM et leurs partenaires ont réussi à atteindre de manière non invasive les cellules du cerveau dans un modèle murin de la maladie, grâce à deux types d’anticorps obtenus chez des lamas.

Publié le 7 novembre 2016

La maladie d'Alzheimer se caractérise par deux types de lésions cérébrales : les plaques amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires. Une équipe de l'Institut Pasteur, en collaboration avec le CNRS, a mis au point deux nouveaux types d'anticorps qui sont capables de détecter ces deux cibles. Pour cela, ils se sont intéressés aux camélidés, aux lamas plus précisément, pour leurs anticorps de petite taille qui les rend faciles à utiliser. Ces anticorps ont la rare capacité de passer au travers de la barrière hémato-encéphalique qui protège habituellement le cerveau des attaques microbiennes mais qui empêche aussi la diffusion des potentielles molécules thérapeutiques jusqu'au cerveau.  Des anticorps anti-Aβ et anti-protéine tau détectant spécifiquement les plaques amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires ont été mis au point. Ils ont ensuite été testés in vitro sur des tissus cérébraux de patients atteints de la maladie d'Alzheimer.

Les anticorps ont ensuite été expérimentés in vivo par le CEA-I2BM chez deux modèles de souris ayant chacun une des deux atteintes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Ces anticorps, modifiés pour porter un fluorochrome vert, sont injectés par voie intraveineuse, passent la barrière hémato-encéphalique, et vont se fixer sur les deux cibles qu'on cherche à identifier : les plaques amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires. Les signes de la maladie sont ainsi rendus visibles dans le cerveau observé par microscopie biphotonique. A l'heure actuelle, les chercheurs impliqués dans cette collaboration travaillent au développement d'une technique d'imagerie par IRM pour observer les lésions. Celle-ci pourrait être applicable à terme chez l'homme.

Ces anticorps VHH pourraient être couplés à des molécules thérapeutiques, afin que celles-ci soient délivrées de manière ciblée dans le cerveau. Des brevets ont été déposés pour ces anticorps VHH et leur utilisation basée sur leurs capacités à passer la barrière hémato-encéphalique et à se fixer aux plaques amyloïdes et aux protéines tau.

Ce résultat a fait l'objet d'un communiqué de presse.

L’anticorps VHH spécifique des plaques, marqué avec un fluorochrome vert, est injecté chez la souris. Le VHH emprunte les vaisseaux sanguins, puis il marque les plaques dans le cerveau. Photo réalisée en microscopie biphotonique. © Institut Pasteur

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