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LES DÉFIS DU CEA - 75 AVANCÉES QUI CHANGENT NOS VIE

Se protéger des risques terroristes


​En 2005, l’Etat a confié au CEA la responsabilité d’un programme interministériel de R&D contre les risques NRBC-E (Nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif). Neuf ans plus tard, la réalité des cybermenaces conduit le CEA à lancer également un programme de recherche dans ce domaine. Le point avec Laurent Olmedo, directeur du programme Sécurité globale au CEA.

Publié le 5 février 2021

​Quels sont les objectifs des recherches dans le domaine ?

Nous développons des technologies innovantes pour lutter contre ces menaces terroristes, en allant de la recherche amont jusqu’à des prototypes que nous transférons à des industriels. Ceci pour répondre aux besoins exprimés par les autorités françaises, en matière de détection (du prélèvement d’échantillon jusqu’à son analyse), de protection (tenues, moyens de confinement, masques équipés de cartouches innovantes…), de décontamination et de thérapeutique (du diagnostic au traitement). 


Pourquoi le CEA a-t-il été choisi pour conduire ces travaux ?

Parce que nous disposons d’un socle scientifique unique et pluridisciplinaire sur l’ensemble de ces sujets, et pouvons mobiliser un très large panel de compétences : biologistes, mathématiciens, électroniciens... Notre population de chercheurs et d’ingénieurs est aussi une force, nous donnant la capacité de pouvoir traduire des besoins fonctionnels ­(par exemple fournir à des soldats un moyen de détecter tel agent pathogène dans tel environnement) ­en projets de recherche, puis en démonstrateurs intégrant les contraintes liées à leurs usages. J’ajouterai enfin que nous entretenons depuis toujours des liens forts avec les pouvoirs publics, notamment la Défense. 

Mallette de kits de détection de terrain pour la lutte NRBC (2010).  

Mallette de kits de détection de terrain pour la lutte NRBC (2010) © L. Godart/CEA

A cette mission initiale dans le domaine NRBC-E est venue s’ajouter en 2014 la cybersécurité…

Nous avons en effet au CEA des installations sensibles (nucléaire de recherche ou de défense, supercalculateurs) qu’il est vital de protéger contre les cyberattaques. Nous sommes également sollicités par les pouvoirs publics et les industriels pour des projets de R&D. Nos recherches portent sur le développement de nouvelles technologies pour protéger les systèmes (objets communicants, automates industriels…) en agissant à la fois sur les composants, les logiciels et les réseaux de connexion, ainsi que sur la conception d’outils pour déceler les vulnérabilités matérielles et logicielles.

Gamma caméra temps réel Nuvision.
Gamma caméra temps réel Nuvision © Nuvia

Nous sommes également engagés au niveau européen. Le CEA coordonne ainsi Sparta, un des quatre pilotes « Réseau de compétences en cybersécurité » financés par la Commission Européenne (CE), réunissant 44 partenaires académiques et industriels. Il vise à ré-imaginer la manière dont la recherche, l’innovation et la formation en cybersécurité se pratiquent au sein de l’Union Européenne, pour renforcer son autonomie stratégique en la matière. Avec comme premiers résultats la proposition en 2020 à la CE d’une feuille de route ambitieuse en recherche technologique.

Quel est le bilan depuis 2005 ?

Dans le domaine NRBC-E, nous avons déposé une centaine de brevets, conclu 20 transferts de technologie avec des industriels français et portons chaque année 40 à 50 projets de recherche. Je citerai, sans être exhaustif : une gamma caméra portable « temps réel » pour la recherche de sources radioactives, des outils de modélisation de la dispersion atmosphérique d’agents NRBC, des systèmes portables de détection d’explosifs ou de toxiques chimiques, des tests de détection et de diagnostic des agents de la menace biologique. Et lorsque ces développements trouvent des applications hors Défense, comme le test sérologique de la Covid-19 mis au point en 2020, c’est une satisfaction supplémentaire !


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