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Alzheimer : l'imagerie TEP de la protéine Tau permet de prédire le déclin cognitif et la progression de l'atrophie cérébrale


Une équipe conjointe du GHU Paris et du SHFJ montre la valeur prédictive des données d’imagerie TEP de la protéine Tau dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Leur étude est publiée dans Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry et a fait l’objet d’un communiqué de presse du GHU Paris. ​

Publié le 3 avril 2022

L'évolution de la maladie d'Alzheimer est très variable d'un patient à un autre et les médecins ne disposent pas encore de marqueurs de pronostic fiables permettant de prédire le déclin cognitif et fonctionnel

Cette maladie neurodégénérative se caractérise par l'accumulation anormale dans le cerveau de dépôts de protéine amyloïde à l'extérieur des cellules et de protéine Tau anormale intraneuronale constituant les dégénérescences neuro-fibrillaires qui modifient le fonctionnement des neurones. Ces anomalies protéiques apparaissent des années avant la survenue des premiers symptômes de la maladie. Grâce à l'imagerie TEP et l'utilisation du traceur [18F]-flortaucipir, il est possible de détecter in vivo les lésions Tau et leur répartition dans le cerveau. Les informations topographiques fournies par l'imagerie TEP-tau conduisent à considérer cette méthode d'imagerie comme un prédicteur potentiel efficace de la neurodégénérescence et du déclin cognitif ultérieur

Association préférentielle entre la charge initiale locale en protéine tau et le déclin dans un domain cognitif spécifique

Des équipes du GHU-Paris et du SHFJ ont suivi pendant deux ans 36 patients, tous à un stade précoce de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs montrent que l'imagerie TEP de la protéine tau est prédictive de l'évolution de l'atrophie corticale, qui est une conséquence de la maladie d'Alzheimer, et surtout du déficit cognitif. Plus particulièrement, ils montrent que le déclin dans un domaine cognitif spécifique est préférentiellement associé avec la fixation initiale du traceur tau dans les régions cérébrales connues pour lui être classiquement associées : par exemple, le déclin de la mémoire verbale corrèle avec la charge initiale en protéine tau dans le cortex temporal gauche.

Afin d'évaluer la "spécificité" de l'imagerie tau comme marqueur prédictif du déclin cognitif et de la progression de l'atrophie, les chercheurs ont analysé le potentiel prédictif d'autres marqueurs de la maladie. Ni le profil initial de l'atrophie corticale en IRM, ni les biomarqueurs protéiques du liquide cérébrospinal ou l'imagerie de la protéine amyloïde en TEP n'ont de valeur prédictive significative.

Ces résultats publiés dans Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry, soulignent l'importance de la protéine tau dans le mécanisme de la maladie d'Alzheimer, et sa valeur prédictive de l'évolution de la maladie. Le recours à l'imagerie TEP de la protéine tau pourrait permettre aux équipes médicales de mieux anticiper l'évolution potentielle des troubles cognitifs et d'améliorer la prise en charge et l'accompagnement des patients. Elle pourrait également permettre d'identifier les malades à haut risque évolutif pour améliorer la conception des essais thérapeutiques.


Représentation des régions corticales dans lesquelles la fixation du traceur tau est associée à l’évolution du déclin cognitif exprimé en termes d’efficience cognitive globale (MMSE), de mémoire verbale (memory score), de fonctions instrumentales (instrumental score) et de fonctions exécutives (executive score).  © J. Largarde/GHU Paris


Contact GHU Paris :

Julien Lagarde (J.LAGARDE@ghu-paris.fr)



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