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Cerveau : voir la neuroinflammation


​Comment observer les mécanismes de la neuroinflammation lors du développement des maladies neurodégénératives ? Une équipe de l'Institut Frédéric-Joliot du CEA teste des traceurs pour l'imagerie TEP.

Publié le 3 avril 2017

​La neuroinflammation est un mécanisme de l'immunité cérébrale qui est censé protéger le cerveau des agressions. Elle a notamment été observée dans maladies neurodégénératives, mais son rôle est complexe. Certains scientifiques la qualifient de « Dr Jekyll et Mr Hyde ». Par exemple, il semble que la neuroinflammation soit protectrice dans les phases précoces de la maladie d'Alzheimer mais qu'elle soit délétère aux phases plus avancées.

La neuroinflammation du cerveau est pilotée par les cellules gliales, les cellules qui forment l'environnement des neurones. Pour mieux connaître ses mécanismes, les scientifiques mettent au point des traceurs moléculaires spécifiques pour l'imagerie. « Actuellement, le marqueur [18F]DPA-714 a beaucoup de succès auprès des chercheurs, explique Alexandra Winkeler, de l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot. Celui-ci cible TSPO, une protéine surexprimée dans la neuroinflammation. » D'autres protéines intéressent aussi les chercheurs, notamment les récepteurs de cannabinoïde CB2R. « Alors que les protéines TSPO sont produites par différents types de cellules, les CB2R seraient plus prometteurs car ils seraient spécifiques d'un seul type de cellules gliales, les microglies », ajoute la biologiste.

La fixation élevée du [18F]DPA-714 (région verte à rouge) montre la région impactée par la neuroinflammation. En revanche, le nouveau traceur [11C]A-836339 ne montre aucune fixation dans cette même région. © CEA


Une équipe de l'Institut Frédéric-Joliot, en collaboration avec un laboratoire espagnol, a testé un traceur des CB2R pour l'imagerie TEP (tomographie par émission de positons) dans trois modèles rongeurs de la neuroinflammation. « Ce traceur, appelé [11C]A-836339, a été mis au point par les radiochimistes. La communauté scientifique compte beaucoup dessus, précise Alexandra Winkeler. Malheureusement, il s'avère qu'aucune fixation de ce traceur sur les CB2R n'est visible en imagerie TEP. » En parallèle, ces mêmes chercheurs ont montré qu'après un traitement anti-inflammatoire ciblant les CB2R, le traceur [18F]DPA-714 montre une réduction de la neuroinflammation. Ainsi, pour l'instant, aucun traceur ne fait mieux que DPA-714 pour observer la neuroinflammation.

Ce travail s'inscrit dans le projet européen INMiND qui a pour objectif de visualiser et quantifier la neuroinflammation dans les maladies neurodégénératives.

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